Pourquoi y a t-il plus de pics de pollution en hiver ?

Publié le , par Gregoire
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Vue de paris sous la pollution en hiver

La vente des masques antipollution est saisonnière, je le constate en France depuis maintenant 8 ans. Le marché décolle en octobre pour décliner en avril. Il ne peut évidemment pas s’agir que de protection contre le froid même si un masque est très utile sur ce point. Je me suis donc intéressé aux raisons de la fréquence et de l’intensité plus importante des pics de pollution en hiver.

La météo a-t-elle un lien avec les pics de pollution ?

Les statistiques montrent qu’il y a plus de pics de pollution l’hiver que l’été et que leur intensité est plus forte, c’est à dire que les seuils d’alerte sont plus régulièrement dépassés. Comment cela s’explique-t-il ?

En règle générale, plus l’on s’éloigne du sol, plus la température de l’air baisse. En hiver, il arrive pourtant que l’inverse se produise. Lorsqu’il fait froid, l’air des couches supérieures de l’atmosphère peut être plus chaud que celui au sol. On parle alors d’inversion thermique. L’air froid reste plaqué au sol par l’air d’altitude plus chaud, comme un couvercle, ce qui empêche les polluants de se disperser. L’hiver, cette situation est encore plus marquée par la différence de température entre le jour et la nuit. Refroidis la nuit, l’air n’a pas le temps de se chauffer en journée, et reste donc collé au sol. L’absence de pluie, ou de vent, peut aggraver ce phénomène. La pluie rabat les particules fines au sol et le vent les disperse.

graphique pic de pollution hivernal

Le chauffage résidentiel a-t-il un impact sur la pollution ?

Le chauffage résidentiel crée énormément de particules fines, de CO2, de monoxyde et dioxyde d’azote, de soufre et de dioxines qui contribuent au réchauffement climatique. Comme son usage est plus intense l’hiver, il est évident qu’il contribue aux pics de pollution hivernaux.

Quels sont les modes de chauffages les moins polluants ?

Le chauffage au fioul est de loin le plus polluant. C’est à ce titre que l’installation chaudières ou de production d’eau chaude fonctionnant au fioul est interdite depuis le 1er juillet 2022, sauf en cas d’impossibilité d’usage d’autres sources d’énergie.

La combustion du gaz naturel émet principalement de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone (CO2) en faible quantité (30 à 50 % d’émissions de CO2 en moins que les autres combustibles).

Les équipements électriques sont ceux qui sont les moins polluants lors de l’utilisation, car ils n’émettent pas de CO2 et ne relâchent pas de particules fines. L’impact du chauffage électrique sur l’environnement est donc très faible… On ne peut pas en dire autant en ce qui concerne la production d’électricité qui alimente les radiateurs, réalisée en partie à base d’énergies fossiles !

Le CO2 émis par la combustion du bois est compensé par la biomasse en croissance grâce la photosynthèse. Le dioxyde de carbone libéré dans l’air lors de sa combustion correspond à celui qui a été absorbé durant la croissance de l’arbre, contrairement aux énergies fossiles. Le chauffage au bois est donc neutre pour le climat, en revanche il émet beaucoup de particules fines ce qui en fait un très gros contributeur des pics de pollution hivernaux.

Le solaire remporte la palme du chauffage le plus écologique et le moins nocif pour la santé. L’urgence est de le développer partout où cela fait du sens c’est à dire dans les régions où l’intensité de l’ensoleillement est suffisante.

Quels sont les autres facteurs aggravant les pics de pollution d’hiver ?

L’activité agricole et la pratique de l’épandage d’engrais émettent de l’ammoniac dans l’air en février mars.

Le relief joue un rôle non négligeable et cela explique pourquoi certaines villes ou vallées montagnardes sont si souvent noyées sous la pollution hivernale. Les masses d’air peuvent être freinées, voire bloquées, par le relief montagneux. Une topographie en « cuvette » ou une vallée enserrée entre deux massifs va considérablement amplifier le phénomène d’accumulation des polluants dans l’atmosphère car leur dispersion horizontale sera réduite.

La circulation automobile bien sûr car les gens prennent moins leurs vélos ou motos lorsqu’il fait froid ou qu’il pleut. C’est pour cela que lors d’épisodes de forte pollution ou quand le niveau d’alerte est dépassé, les pouvoirs publics cherchent à limiter les principales activités polluantes. La vitesse est limitée, la circulation alternée selon les vignettes Crit’air, le stationnement résidentiel est gratuit pour les véhicules ainsi que les transports publics.

Pourquoi y a-t-il moins de pollution à l’ozone en hiver ?

Le froid n’est pas le seul à avoir une incidence sur la pollution. L’ozone, par exemple, est un polluant secondaire, ce qui signifie qu’il n’est pas émis directement par les activités humaines.

L’ozone résulte, en fait, de transformations chimiques de polluants primaires (tels que les oxydes d’azote et les composés organiques volatils) sous l’effet du rayonnement solaire. 

Par conséquent, ce polluant est particulièrement présent en été.

Comment être prévenu des pics de pollution ?

Même si les médias communiquent généralement dessus, des sites comme Airparif à Paris existent dans chaque région de France. Ils donnent l’alerte quelques heures avant l’apparition d’un pic de pollution. Vous y trouverez chaque jour, l’information sur la qualité de l’air, les mesures de chaque station, les seuils d’alerte et des recommandations.

Comment se protéger efficacement lors d’un pic de pollution ?

Le port d’un masque antipollution avec filtres FFP2 comme les masques Frogmask reste un geste simple, pratique, économique et très efficace pour se protéger les voies respiratoires de la pollution atmosphérique surtout pour les personnes circulant sur 2 roues. En plus ils tiennent chaud l’hiver et leur matière déperlante évite d’avoir le visage mouillé les jours de pluie.

Femme avec masque antipollution Frogmask en hiver